Quand le vin souffre, le resto perd
Il y a des choses qu’on pardonne facilement à un resto. Une nappe tachée. Une chaise bancale. Même une carte des desserts triste comme un dimanche soir. Mais un vin mal servi ça, non. L’été, surtout. Tu commandes un rouge, et paf : le serveur te dépose un verre à 25°C, presque bouillant, comme s’il avait passé la matinée sur le rebord de la fenêtre, en plein soleil, à écouter Nostalgie. Tu le portes aux lèvres, et ça brûle la bouche plus qu’une lampée de café tiède oublié dans une tasse Ikea. Pas d’arôme, pas de structure, juste une fatigue. Le vin transpire, et toi aussi. À l’inverse, le blanc arrive parfois en mode glaçon. Tellement gelé qu’il pourrait faire concurrence à un Mister Freeze goût citron. Tu sens le froid te clouer les papilles, comme si tu venais de lécher une rampe de métro en hiver. Tu cherches la texture, l’acidité, les arômes, mais tout est congelé dans une capsule polaire. Alors on fait quoi ? Un rouge trop chaud, tu es foutu. Tu peux attendre, tu peux ...