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Affichage des articles associés au libellé Histoires des cocktails célèbres

L'histoire du Daiquiri

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Abonne toi gratuitement Le Daiquiri n’a jamais eu peur de la lumière Si ce que vous venez de lire vous a parlé, un like ou un commentaire est toujours le bienvenu. C’est le genre de petit geste qui réchauffe autant qu’un bon verre bien servi. Il y a des cocktails qui jouent les divas. Et puis il y a le Daiquiri. Lui, c’est un rayon qui fend les nuages. Simple. Franc. Sans maquillage. Juste du rhum, du citron vert, du sucre. Le strict minimum pour dire la vérité. L’histoire commence dans une chaleur qui colle aux tempes.  Cuba, fin du XIXᵉ siècle. L’air tremble, les mines de fer tournent au ralenti, les Américains débarquent après la guerre hispano-américaine. Dans le village côtier de Daiquirí, un ingénieur nommé Jennings Stockton Cox, chemise trempée, moustache d'époque, tente d’avoir l’air plus digne qu’il ne l’est. Cox organise une réception improvisée pour des collègues. Il fouille son armoire à bouteilles : plus de Gin. Catastrophe sociale en approche. Sur la table...

L'histoire du Irish Coffee

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Abonne toi ☕🔥 Irish Coffee : la chaleur qui traverse l’hiver Il y a des boissons qui ne se boivent pas : elles vous prennent dans les bras. L’Irish Coffee fait partie de celles-là. Un truc simple, presque ancien, mais qui vous attrape comme une chanson qu’on croyait avoir oubliée, une guitare sèche au coin du feu, un pull trop grand, une lumière qui jaunit tout doucement les meubles. Et voilà que je me suis mis à repenser à lui. À ce verre qui fume, qui flotte entre deux mondes : le café du matin et le whisky du soir. D’où ça m’a pris ? Je suis tombé sur un vieux carnet de recettes. Le genre de cahier écorné, taché de café, qu’on retrouve dans un tiroir de cuisine où personne ne va jamais. Entre une liste de courses et une idée de gâteau jamais réalisée, il y avait cette ligne : “Irish Coffee, faire comme à Foynes.” L’Irish Coffee, à la base, c’est l’histoire d’un hydravion transatlantique qui se fait surprendre par une météo pourrie en 1943. Demi-tour, passagers frigorifi...

Le Negroni

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Dans le rouge du Negroni Il y a des soirs où tu n’as pas envie de bulles, ni de mojito sucré, ni de grands crus pompeux. Tu veux juste quelque chose de net. D’amer. D’élégant. Un verre qui claque comme une gifle, mais laisse derrière lui une caresse. C’est là que le Negroni arrive. Ce rouge incandescent, traversé par la glace, qui s’impose comme un coucher de soleil liquide. Florence, 1919 — ou comment un caprice devient une légende Imagine la scène : le Caffè Casoni, les fauteuils en cuir un peu élimés, le bruit des chaussures vernies sur le carrelage, et derrière le bar, un certain Fosco Scarselli. Arrive le comte Camillo Negroni, un dandy aventurier qui a roulé sa bosse entre l’Amérique et l’Europe, connu pour son goût du rodéo (oui, un comte italien cow-boy, la classe ou le ridicule, à toi de voir). Le type est fatigué de l’Americano, ce cocktail déjà bien populaire (vermouth, Campari, eau gazeuse). Trop sage, trop civilisé. Alors il lance : — « Fosco, fais-le plus fort...

L'histoire du Mojito

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Bienvenue à bord ! Un grand merci à tous ceux qui viennent de nous rejoindre 🍷 Si cette newsletter (ou une note en particulier) vous plaît, n’hésitez pas à la partager avec un ami : le bouche‑à‑oreille, c’est ce qui fait vivre Les Dégustations Ugo. Mojito, l'histoire liquide d'un sort cubain Le bruit sec des glaçons contre le verre, la menthe qu’on froisse du bout des doigts, ce parfum de citron vert qui éclabousse l’air… Avant même la première gorgée, tu es ailleurs. Cuba, peut-être. Ou un souvenir inventé. Le Mojito n’a jamais vraiment eu d’acte de naissance, plutôt une série de coups de dés. XVIᵉ siècle : des marins de Francis Drake écopent d’un rhum primitif, le tafia, mélangé à du sucre, de la menthe et du citron pour tenir le scorbut à distance. Un breuvage baptisé El Draque, sans glamour mais avec un vrai pouvoir : celui de remettre les hommes debout. Le temps passe, la canne à sucre se raffine, le tafia devient rhum, et sur l’île, cette potion gagne en douc...

L'histoire du Spritz

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L’amertume en terrasse Ou comment un verre orange est devenu un cri d’été Bienvenue à bord ! Un grand merci à tous ceux qui viennent de nous rejoindre 🍷 Si cette newsletter (ou une note en particulier) vous plaît, n’hésitez pas à la partager avec un ami : le bouche‑à‑oreille, c’est ce qui fait vivre Les Dégustations Ugo. Ça commence par un verre qui claque contre le zinc. Ou peut-être par une gorgée prise trop vite, sous le soleil qui tape. Il y a du bruit, des rires, un peu de moiteur dans l’air. Et ce goût, toujours, qui surprend : amer, pétillant, presque médicinal. Un goût de vacances qui aurait mordu une écorce d’orange. Le Spritz, c’est pas juste une boisson. C’est une couleur. Un appel à la dolce vita. Une carte postale qui s’envoie elle-même, avec vue sur Venise ou sur un rooftop parisien. Mais il n’est pas né sur Instagram. Retour en arrière. XIXᵉ siècle. Les soldats autrichiens occupent le nord de l’Italie. Ils trouvent les vins locaux trop costauds, trop alcooli...

Martini : un verre qui voyage

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Martini : un verre qui voyage Un Martini, ça ne se boit pas. Ça s’habite. La lumière qui s’accroche au liquide pâle, les glaçons qui s’entrechoquent comme des grelots fatigués, et cette promesse de début de soirée, un peu élégante, un peu canaille. Tout commence à Turin, 1863. Alessandro Martini, négociant flairant les tendances, et Luigi Rossi, herboriste aux doigts tachés de plantes, assemblent un vin blanc et une cinquantaine d’herbes mystérieuses. Résultat : un vermouth raffiné, sucré, amer, qui ne ressemble à rien d’autre. Dans une Italie en train de s’inventer moderne, leur boisson devient la bande-son des cafés bourgeois. Mais très vite, il faut choisir sa partition. Le Martini Rosso, premier né, sombre et caramélisé, infusé de plantes amères, joue la carte de la profondeur. Il sent le bois, la chaleur, la fin d’après-midi en hiver. Puis arrive le Bianco, plus clair, plus doux, comme une caresse estivale. Vanille discrète, notes florales, un verre de soleil liquide. ...

La Piña Colada

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Soleil liquide Il y a des cocktails qui goûtent la fête sans qu’on ait besoin d’expliquer. La Piña Colada fait partie de ceux-là. Avant même qu’elle n’arrive au comptoir, tu entends déjà le bruit sourd du blender, les glaçons qui se brisent, et quelque part derrière, une radio qui crache un vieux tube de salsa. Porto Rico, fin des années 50. L’histoire hésite entre deux ou trois barmen qui se disputent la paternité du mélange. Mais peu importe lequel a appuyé en premier sur le bouton du mixer : dans le verre, il y avait déjà une idée simple et géniale. Du rhum blanc, pour la chaleur. Du lait de coco, pour la caresse. Du jus d’ananas, pour le soleil. Trois gestes, et le monde entier basculait dans une carte postale. Boire une Piña Colada, c’est comme croquer un souvenir qui n’est pas forcément le tien. Des vacances inventées, des palmiers qui dansent sur fond d’océan turquoise, une chemise à fleurs qui colle un peu à la peau, et le sable chaud qui fait grincer tes sandales e...