L'histoire du Spritz
Ou comment un verre orange est devenu un cri d’été
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Ça commence par un verre qui claque contre le zinc.
Ou peut-être par une gorgée prise trop vite, sous le soleil qui tape.
Il y a du bruit, des rires, un peu de moiteur dans l’air. Et ce goût, toujours, qui surprend : amer, pétillant, presque médicinal.
Un goût de vacances qui aurait mordu une écorce d’orange.
Le Spritz, c’est pas juste une boisson. C’est une couleur.
Un appel à la dolce vita. Une carte postale qui s’envoie elle-même, avec vue sur Venise ou sur un rooftop parisien.
Mais il n’est pas né sur Instagram.
Retour en arrière.
XIXᵉ siècle. Les soldats autrichiens occupent le nord de l’Italie. Ils trouvent les vins locaux trop costauds, trop alcoolisés. Ils demandent qu’on les “spritze” d’eau : un petit jet, un “spritz”, pour alléger tout ça.
C’est de là que vient le nom.
Pas d’Aperol, pas de rondelle d’orange à cette époque. Juste du vin blanc, rallongé à la mitrailleuse à eau.
Puis le temps passe.
L’amertume arrive. Les Italiens inventent leurs amari — ces liqueurs étranges, à base d’écorces, d’herbes, de racines. Dans les années 1920, le cocktail commence à ressembler à ce qu’on connaît : un vin blanc pétillant, une dose d’amaro, un trait de soda.
Et là, deux écoles :
Les Vénitiens, avec leur Select rouge sang.
Et les Vénitiens aussi, qui finissent par adopter l’Aperol, plus doux, plus fruité, plus consensuel.
L’Aperol Spritz moderne, lui, naît dans les années 2000. C’est un coup de pub, une stratégie bien huilée du groupe Campari. Verres ballons, parasols orange, soirées chill.
On vend un lifestyle. On emballe un héritage dans un packaging sexy.
Résultat : le Spritz devient partout.
Terrasses parisiennes. Apéros berlinois. Festivals, brunchs, mariages.
Toujours ce même verre, cette même teinte saturée.
Un sourire sur tige longue.
Alors oui, c’est un phénomène de mode.
Mais ce n’est pas que ça.
Parce qu’il y a une vérité là-dedans.
Le Spritz dit quelque chose d’un moment. De ce besoin d’apéritif sans gravité. D’un monde qui va vite, et d’un verre qui freine.
Il a beau être marketing jusqu’à la pulpe, il fonctionne.
Il rafraîchit. Il réunit. Il n’endort pas les papilles.
Et puis, il a le courage de l’amertume.
Dans un monde qui sucre tout, qui lisse tout, qui arrondit les angles, le Spritz te rappelle qu’on peut aimer ce qui pique un peu.
Qu’un goût ne doit pas toujours caresser.
Qu’il peut mordre, secouer, réveiller.
C’est un peu ça, le secret du Spritz.
Ce n’est pas qu’un cocktail.
C’est une posture. Une manière de dire :
“Je suis là pour l’instant. Je ne me presse pas. Je prends le soleil même s’il pleut.”
Et toi, tu bois quoi quand tu veux sentir l’été, même sans vacances ?
Pour ceux qui veulent creuser côté papilles :
→ Spritz version Select : plus amer, plus floral, plus racé
→ Spritz Sanguinella : avec du jus d’orange sanguine, pour le twist
À la prochaine gorgée.
(Une autre couleur à raconter.)
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