Martini : un verre qui voyage

Martini : un verre qui voyage

Un Martini, ça ne se boit pas.

Ça s’habite.

La lumière qui s’accroche au liquide pâle, les glaçons qui s’entrechoquent comme des grelots fatigués, et cette promesse de début de soirée, un peu élégante, un peu canaille.

Tout commence à Turin, 1863. Alessandro Martini, négociant flairant les tendances, et Luigi Rossi, herboriste aux doigts tachés de plantes, assemblent un vin blanc et une cinquantaine d’herbes mystérieuses. Résultat : un vermouth raffiné, sucré, amer, qui ne ressemble à rien d’autre. Dans une Italie en train de s’inventer moderne, leur boisson devient la bande-son des cafés bourgeois.

Mais très vite, il faut choisir sa partition.

Le Martini Rosso, premier né, sombre et caramélisé, infusé de plantes amères, joue la carte de la profondeur. Il sent le bois, la chaleur, la fin d’après-midi en hiver.

Puis arrive le Bianco, plus clair, plus doux, comme une caresse estivale. Vanille discrète, notes florales, un verre de soleil liquide.

L’Extra Dry, lui, débarque en 1900, avec son éclat d’émeraude pâle. Moins de sucre, plus de tranchant, une fraîcheur qui fait claquer la langue. Le verre de ceux qui veulent un coup de fouet élégant.

Le Rosato viendra plus tard, alliance de vin rouge et blanc, habillé de rose tendre. Moins classique, plus séducteur, parfait pour les soirées d’été qui glissent doucement vers la nuit.

Et pour les esthètes, les Riserva Speciale (Rubino, Ambrato) rendent hommage aux origines turinoises, avec des recettes inspirées des archives, plus intenses, presque méditatives.

Chaque cuvée est une variation sur un même thème. Une chanson aux arrangements différents : certains doux, d’autres secs, d’autres baroques. Mais toutes signent ce goût inimitable d’herbes, d’amertume et de voyage.

Le voyage, justement. Paris adopte très tôt le rituel, médaille à l’Exposition universelle de 1867, terrasses animées, affiches Art déco qui fleurissent sur les murs. Puis New York, qui transforme le vermouth italien en cocktail star. Dans les bars de Manhattan, le gin s’invite, et le Martini Dry devient le symbole d’une modernité élégante.

Et puis, bien sûr, le cinéma. James Bond et son “shaken, not stirred”. Les pubs technicolor. Les affiches pop des années 60. Chacun projette son époque dans le verre. Le Martini devient un miroir culturel, sans jamais trahir son goût.

Voilà pourquoi ce n’est jamais juste un apéritif.

C’est une histoire en bouteille.

Une gamme entière qui raconte des humeurs, des saisons, des villes.

Un voyage d’herbes et de vin, entre Turin, Paris et New York, qui continue chaque fois qu’on lève un verre.

—  

👋 Je suis Ugo, créateur de contenus autour du vin et des spiritueux.  

Suivez mes dégustations sur Instagram : @les_degustations_ugo  

📩 Ou contactez-moi ici. 

N'hésitez pas à vous abonner. 

Commentaires